Travailler sous pression, faire tout plus vite, rendre des rapports pour hier, espérer que les jours s’allongent, manger devant son écran, la société s’accélère et la dictature du temps se fait sentir… Alors que les avancées technologiques devraient permettre la libération du temps de travail en entreprise, le phénomène inverse se produit. Il semble que chacun dispose de moins en moins de temps pour réaliser ses tâches. Comment est-ce arrivé et quelles sont les conséquences de ce nouveau système ? Y a-t-il des solutions pour ralentir ?

Problématique et conséquences

L’instantanéité dans les relations professionnelles a été rendue possible grâce à de nombreux progrès dans le domaine des télécommunications. De nombreuses entreprises ou collectivités fournissent désormais à leurs employés des smartphones pour améliorer la communication, l’efficacité, les rendant constamment disponibles et en toutes circonstances.

Ce nouveau rapport au temps est aussi accéléré par le système actuel qui veut que le capital tourne vite pour accroître les profits. Dans son livre « La dictature de l’urgence », Gilles Finchelstein analyse cette urgence comme la conjonction de trois phénomènes :

  • le culte de la vitesse: le temps s’accélère
  • le culte de l’instant : le temps est saturé, les français estiment qu’il faudrait 4h de plus dans la journée
  • le culte de la suractivité : faire plusieurs choses à la fois.

Cette problématique est également ressentie dans les organisations publiques. Les conséquences de cette urgence se perçoivent par un développement des maladies psychologiques : le stress, le burn-out, la dépression, le harcèlement, le suicide.

La société est malade et sa productivité s’en trouve touchée. En effet, le turn over, le taux d’absentéisme mais aussi les accidents du travail sont autant de conséquences à cette souffrance au travail.

Que faire pour améliorer cette situation ?

Face à l’urgence, un individu peut être amené à revoir ses méthodes, apprendre à travailler autrement, plus efficacement, ou à dégager plus de temps. De plus, un travailleur doit être capable de prendre du recul, pour faire la part des choses et ne pas vivre chaque situation comme une urgence.

Il faut également savoir dire non, afin de ne pas accumuler une quantité de travail telle, qu’elle deviendra quasi insurmontable et ferait accroître la sensation d’urgence incessante.

Enfin, il faut savoir récupérer rapidement après une situation de stress, par exemple en décompressant en rentrant chez soi, le soir ou le weekend, pour évacuer cette pression et ne pas la propager à l’environnement personnel.

Toutefois les entreprises et les administrations doivent aussi s’impliquer quant aux facteurs de bien-être des salariés en les accompagnant dans leurs difficultés. Dans le rapport « bien-être et efficacité au travail » des DRH proposent dix solutions pour améliorer la santé psychologique des employés. Tous ces préceptes convergent vers l’idée d’une considération particulière de la part de la direction générale.

Selon Hartmut Rosa, un processus de décélération serait envisageable, comme la sieste effectuée sur le lieu de travail. Cet exemple a déjà été étudié dans un précédent billet. Cependant, il ne représente qu’une aide au travailleur, et il est très compliqué voire même impossible d’inverser la tendance généralisée de l’urgence quotidienne au travail.

3 idées pour ralentir le rythme au travail :

  • Le déjeuner déconnecté

C’est l’un des rituels du patron de start-up Jason Fried, coauteur de « Rework : réussir autrement » (éd. Maxima Laurent du Mesnil) et promoteur de la méthode Rowe aux Etats-Unis : le petit-déjeuner « off ». C’est-à-dire sans radio, sans journaux, sans télévision, sans téléphone et, bien sûr, sans Internet. Une vraie bulle de calme en suspens pour lutter contre la pollution d’infos dès le matin.

  • La non interruption des tâches

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir se concentrer sur son travail sans être dérangé ? C’est la méthode mise en place par Jason Fried dans son entreprise pour lutter contre ce qu’il appelle « le temps toxique ». Dans un laps de temps prédéfini à l’avance, personne ne peut interrompre un collaborateur au travail jusqu’à l’écoulement du délai prévu.

  • Les congés non négociables

Ne jamais reporter ses vacances, quelles que soient les urgences du moment. Le principe : partez aux dates prévues trois fois par an, et partez vraiment. Et si vous n’y arrivez pas, c’est que votre structure a un problème d’organisation.

 

Un atelier ou webinaire sur ce sujet sera très prochainement organisé.

Si vous avez envie de partager votre expérience, si vous êtes soumis(e) à cette problématique et que vous souhaitez sortir de cette spirale, n’hésitez pas à vous inscrire : 

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